La politique fiscale, instrument efficace pour réduire les inégalités en Afrique du Sud




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Summary: La fin de l’apartheid en Afrique du Sud a eu beaucoup de retombées positives Mais les écarts de richesse et de revenus hérités de l’apartheid demeurent encore trop importants pour permettre au pays de tourner définitivement la page. L’Afrique du Sud, comme beaucoup de pays émergents, est confrontée au défi important de la redistribution de ses richesses. Contrairement aux autres pays, l’Afrique du Sud s’est fermement attaquée à ce problème. CATRIONA PURFIELD, économiste senior à la Banque mondiale: "Prenons les 10 % les plus riches de la population sud-africaine. Ils gagnent mille fois plus que les dix % les plus pauvres. Ces derniers ne gagnent que 200 rands sud-africains par an avant la politique de redistribution. Cette politique fiscale prélève des impôts sur les riches qu’elle redistribue aux pauvres sous la forme d’aides budgétaires. Grâce à cela, l’écart de revenu entre riches et pauvres se réduit de mille à soixante-six fois." Le gouvernement sud-africain vient en aide aux populations les plus pauvres en distribuant par exemple des allocations familiales ou de retraite. Il fournit également un accès gratuit à l’éducation et aux soins médicaux. Il est de règle que les plus pauvres reçoivent plus d’allocations qu’ils ne paient d’impôts. Le dernier rapport sur l’économie sud-africaine constate que ce niveau de redistribution est bien supérieur à celui des autres pays. GABRIELA INCHAUSTE, économiste senior à la Banque mondiale: "Et nous constatons que l’Afrique du Sud se distingue par sa politique budgétaire, qui parvient à réduire sensiblement les inégalités et la pauvreté. Elle se distingue à la fois par sa capacité de redistribution, et par son impact réel sur la réduction de la pauvreté." Les allocations diminuent la pauvreté de 7 points de pourcentage pour ceux qui vivent avec moins de 2,5 dollars par jour. Ces ressources permettent aux familles à faible revenu de se nourrir. Eunice Ngcobo, 66 ans, vit dans le township d’Alexandra, dans la province du Gauteng. Elle s’occupe de ses quatre petits-enfants orphelins. EUNICE NGCOBO, Bénéficiaire d’une allocation de sécurité sociale: "Si je ne recevais pas ces allocations familiales et de retraites, ma vie serait très difficile. Je ne travaille pas et j’ai des problèmes de tension. Sans ces aides, je serais obligée de faire la manche pour nourrir ma famille." Si cette politique budgétaire a bénéficié aux plus pauvres, le pays connaît désormais une croissance plus faible, des déficits publics élevés et un niveau d’endettement qui atteint 40 pour cent du PIB. Cela laisse peu de marge de manœuvre pour augmenter les dépenses sociales. Pour tourner définitivement la page des inégalités en Afrique du Sud et assurer un meilleur avenir à tous ses citoyens, le pays devra mettre davantage l’accent sur la qualité des dépenses d’éducation et de santé. Il devra générer une croissance plus forte, créatrice d’emplois pour les pauvres, pour que chaque sud-africain puisse améliorer ses revenus.